Avril 2015, Non à la disparition des associations citoyennes.

Invitée : Elisabeth Monnerat, ex-Responsable du PAEJ La Chapelle (Point Accueil Ecoute Jeunes), fermé en décembre 2014.

Le monde associatif subit depuis cinq ans d’énormes pressions de la part des institutions relayées par des acteurs financiers qui regardent ce secteur comme un nouveau marché. Baisse drastique des subventions, complexité des procédures, multiplication des appels d’offres et des commandes publics, concentration des soutiens aux grosses structures…, autant d’éléments ayant pour conséquence la mise en concurrence des associations entre elles.

Aujourd’hui, la plupart des moyennes et petites associations qui maillent le territoire et travaillent pour le bien commun sont mises en fragilité. Les pertes d’emploi sont nombreuses, tout comme les cas de structures contraintes à la fermeture. Elisabeth Monnerat, ex-Responsable du Point Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) La Chapelle vient témoigner de la fermeture de ce lieu d’écoute, de convivialité et d’accompagnement de jeunes en grande rupture, multipliant les conduites à risque et dont très peu de structures s’occupent en définitive. Un lieu de fait qui ferme suite aux baisses successives depuis trois ans, une fois de l’Etat, une autre fois de la Ville ou de la Région, et cela sans vision d’ensemble. Une fermeture qui pourtant aujourd’hui, malgré les alertes répétées d’Elisabeth Monnerat, en arrive comble de l’absurbe à étonner les tutelles elle-mêmes.
Le Collectif des Associations Citoyennes (CAC) (qu’on avait reçu une première fois en décembre 2013), travaille depuis 2010, suite à la mise en place de la circulaire Fillon qui orientait le monde associatif vers l’entreprenariat social, à témoigner de cette situation et à alerter des risques d’éclatement du tissu associatif, tissu si fort et si essentiel en France, sur le terrain, dans la mise en place des solidarités, du renforcement du lien social, de la participation citoyenne, des pratiques culturelles et artistiques, des soutiens à l’éducation, du développement du territoire et de l’éclosion des économie solidaires. Elisabeth Monnerat, comme beaucoup d’autres responsables de structures, souhaitant réagir devant cette situation, a rejoint le CAC il y a un peu plus d’un an. Elle nous parlera des avancées obtenues, tel que le travail sur la future circulaire Valls pour laquelle de nombreuses propositions du CAC ont été reprises.

Mais qu’en est-il des applications sur le terrain ? 

Assurément le monde associatif s’interroge, quand, dans le même temps, on entend parler, après le partenariat public-privé, des « Social Impact Bonds », soit la mise en place sur le marché financier de véritables obligations, titres financiers, attachés à la fourniture de services publics à caractère social. Une pratique venue du monde anglo-saxon à laquelle des banques américaines telles que Goldman Sachs, l’une des banques responsables de la crise des Subprimes de 2008 et du marasme financier de la Grèce, mais aussi Bank of America, Merrill Lynch, s’intéressent tout particulièrement. En France, le Crédit Coopératif, l’une des banques majeures du monde associatif vient de remettre un rapport sur le sujet.
Rendez-vous est pris aussi pour participer au Printemps des Associations Citoyennes qui a démarré le 17 mars ou encore au Séminaire d’été du Collectif des Associations Citoyennes (CAC) les 6 et 8 juillet 2015 pour s’informer, proposer, réagir.


Pour plus d’infos : http://www.associations-citoyennes.net/