Juillet 2018, Maayo Mawngo*, Le Grand Fleuve

Histoire des relations des populations autour du bassin du fleuve Sénégal et des questions desclavage, de traite négrière et de colonisation

Invités : Ibrahima Abou Sall : Historien originaire du Fuuta Toora ; Dominique Renaux, responsable de l’association Collectif Fusion de Villiers-le-Bel, et auteur de la revue “Sakamo”

Etudier les territoires, les populations et les mouvements de populations autour de l’actuel fleuve Sénégal à travers l’histoire, c’est assurément rendre compte de la complexité à la fois géographique, culturelle et politique entre peuples Wolof, Fulbe(1), Soninko(2), Bamana(3)… Berbères et dès le XVIIème siècle arabo-berbères(4), dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest de l’actuelle Mauritanie, au Nord du fleuve, et du Sénégal au Sud.
Une région secouée encore au XIXème siècle par l’arrivée des colons dans ces provinces du Waalo Barak, du Fuuta Tooro, du Gidimaxa, anciens royaumes situés autour du fleuve et des territoires du Trarza, Brakna, Gorgol, Tagent au Nord.

Un vaste territoire aussi, qui a connu de fait au travers des siècles la pratique régulière de l’esclavage, la traite négrière (traite au sein même de l’Afrique, et dès le 7ème siècle traite orientale, puis à partir du 16ème traite atlantique), et après 1848 les débuts de la colonisation.

Ibrahima Abou Sall, Historien, originaire du Fuuta Tooro, spécialisé sur cette région, sera à même de nous éclairer sur cette complexité, en nous permettant dans le même temps de mieux appréhender la situation présente. Comprendre aussi les questions de discrimination, d’exil, de racisme, qui ont perduré sur ces territoires et qui rejoignent son histoire personnelle.

Dominique Renaux de son côté, responsable de l’association Collectif Fusion et auteur de la revue “Sakamo”, revue qui porte un regard éclairé sur toutes ces questions au travers d’une confrontation rigoureuse à l’histoire, nous permettra d’élargir notre réflexion aux questions des trous de mémoire, des mystifications, des mythologies très présentes de nos jours dans les visions portées par les populations et notamment la jeunesse en France, sur ces périodes de l’Histoire, et les répercutions qui peuvent s’immiscer par là dans les relations sociales. Nous permettre de nous ouvrir ainsi à une meilleure compréhension de toute cette complexité afin de mieux la dépasser aujourd’hui collectivement. 

* Maayo Mawngo, nom donné à l’actuel fleuve Sénégal en Pular, langue Peul

(1) Fulbe (Peuls), pluriel de Pullo

(2) Soninko, pluriel de Soninke

(3) Bamana (Bambaras), pluriel de Bamanan

(4) Maures, arabo-berbères

Bibliographie :

Auteur Ibrahima Abou Sal
– Les relations entre le Fuuta Tooro et l’Emirat du Brakna (Moyenne vallée du Sénégal) , un terreau du colonialisme français : 1850 – 1903 / Edition l’Harmattan
– Mauritanie du Sud, Conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945 / Edition Kartala 2007