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Invité : Quentin Deluermoz, maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université Paris 13, auteur du livre “Commune(s) 1870-1871, une traversée des mondes au XIXème siècle” aux éditions du Seuil, avril 2020
A l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, nous accueillons Quentin Deluermoz, professeur en histoire contemporaine à l’Université Paris 13, autour de son livre, sorti en avril 2020 aux éditions du Seuil : “Commune(s)…1870-1871, une traversée des mondes au XIXème siècle“.
Jamais notre émission n’aura peut-être si bien porté son nom Rendez vous citoyens ! avec un point d’exclamation, rappelant par là, au-delà du jeu de mot, que la demande de reconnaissance de la pleine citoyenneté s’est largement jouée sur les barricades, et que le citoyen, comme le communard de 1871, passe souvent pour un hors la loi, et qu’il lui a été demandé, maintes fois, de se rendre, avant que d’être reconnu dans ses droits.
Le 19 juillet 1870 Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.
Près de 20 ans plus tôt en 1851, ce dernier, après 4 ans de Présidence de la 2ème République sous le nom de Louis Napoléon Bonaparte, s’est maintenu au pouvoir suite à un coup d’état, et s’est proclamé empereur des français en 1852.
Mais en 1870, à la suite d’une guerre éclair, Napoléon III capitule le 2 septembre 1870, après la défaite de Sedan. La Prusse envahit alors la France, annexant au passage l’Alsace-Lorraine, et entoure Paris.
Dans cette période de délitement de l’Etat et de guerre, des Communes revendiquant leur pleine autonomie, surgissent en différents endroits du territoire : Lyon, Marseille, Narbonne, Toulouse, Thiers mais aussi Alger ou une insurrection encore en Martinique, et bien sûr Paris.
Dans la capitale, le 4 septembre 1870, la foule, accompagnée de la Garde Nationale (groupement organisé de citoyens armés, présent sur le territoire depuis la Révolution Française), envahit l’Assemblée Nationale et demande la déchéance de Napoléon III. Les députés se retrouvent à la suite à l’Hôtel de Ville et Gambetta proclame la 3ème République. La même Assemblée instaure alors un gouvernement de Défense Nationale provisoire dirigé par le général Trochu, qui cherche à traiter avec les Prussiens pour maintenir “l’ordre social”. Beaucoup des parisiens rassemblés autour du Comité central des 20 arrondissements, refuse la capitulation, mettant en place dans chaque arrondissement des Comités de défense et de vigilance. Paris est en état de siège.
Plus de 4 mois plus tard, le 8 février 1871, la Nouvelle Assemblée Nationale sortie des urnes, se retrouve, avec le vote des campagnes, à majorité monarchistes et conservateurs, et nomme Adolphe Thiers chef du pouvoir exécutif. Ce dernier, avec son gouvernement, continue depuis Bordeaux, puis à Versailles, les pourparlers de paix avec la Prusse et propose la capitulation de Paris. Ainsi le 18 mars des troupes hétéroclites d’Adolphe Thiers entrent dans Paris et cherchent à récupérer les canons de la Garde Nationale, situés sur la Butte Montmartre. Ces troupes sont rejetées hors de la Capitale. Une guerre civile commence.
Le 26 mars 1871 les membres du Conseil de la Commune de Paris sont élus. Le processus révolutionnaire de la Commune de Paris se développe alors sur 72 jours, et se retrouve finalement écrasé dans le sang par les “Versaillais”, lors de la semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871.
Que recouvre ce terme de Commune ? et comment comprendre cette explosion d’insurrections communales sur le territoire national entre 1870 et 1871 ? Sur la capitale, quel est le processus révolutionnaire de la Commune de Paris ? Comment celui-ci se développe-t-il concrètement dans les quartiers comme à l’Hôtel de Ville ? Quels sont les citoyens parisiens qui en font partie ? Quel idéal portent-t-ils ? et finalement, quels changements et mesures mettent-ils en place ? Voilà autant de questions que l’ouvrage de Quentin Deluermoz, aujourd’hui avec nous, nous aide à comprendre.
Au-delà l’ouvrage nous permet de mieux appréhender les enjeux de ce mouvement communaliste, ses origines et ses vues, alliant la mise en place d’une fédération de Communes à une République démocratique et sociale promue dès la révolution de 1848, et appuyée sur les idéaux de la République universelle.
Maté dans le sang, on l’a dit, de quoi est fait alors l’après Commune, qui verra le maintien de la III République jusqu’au début de la 2ème guerre mondiale de 1940 et l’instauration selon l’expression de Quentin Deluermoz d’un “ordre libéral” ? Et finalement, que représente la Commune aujourd’hui ? Comment des mouvements aussi divers que variés prônant l’émancipation et une plus grande justice sociale, en même temps que de nouvelles formes démocratiques du partage des pouvoirs, s’en revendiquent-ils ?
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